Le pétrole est une ressource précieuse qui devrait être utilisée presque exclusivement pour la fabrication de plastiques et dérivés. Si le pétrole venait à manquer, cela marquerait un coup d’arrêt à toutes les avancées technologiques du XXe siècle : plus d’ordinateur, plus de voiture, plus d’électroménager, plus de satellites, plus d’aviation, plus de trains, plus de réseau électrique possible, plus aucun matériel électronique, etc. Nous serions ramenés, en une génération, à l’époque pré-industrielle des années 1850.
La gabegie est organisée dans le seul but de faire des profits. Avant la seconde guerre mondiale furent conçus des carburateurs permettant une très faible consommation d’essence. Dans les années 30, le canadien Charles N. Pogue s’évertua à développer des moteurs très peu polluants consommant environ un litre au 100 km. Il déposa les brevets suivants : Pat.#353538 (Canada) janvier 1935, Pat.#US01997497 (USA) avril 1935, Pat.#US02026798 (USA) janvier 1936. Il avait fait une démonstration réussie en conduisant en 1932 une Ford V8 sur 320 km avec 3,7 litres d’essence.
Avec un tel carburateur, nous pourrions être autosuffisants, juste en transformant nos déchets alimentaires en bio-éthanol.
La pelure de pomme de terre a été testée pour ce faire le 23 janvier 2004 au Canada. Actuellement se sont des betteraves ou du colza non commercialisables qui fournissent ce bio-éthanol. En avril 2008, le Japon a lancé un projet visant à fabriquer un biocarburant à partir d’algues. L’équipementier Denso a travaillé en partenariat avec l’Institut des bio-sciences de l’Université de Keio pour développer une micro-algue capable d’absorber le CO2 et produire ainsi du biocarburant. A partir de cet organisme, on peut obtenir un carburant utilisable pour les moteurs diesel. Il faut 3 kg d’algues pour obtenir 1 litre de carburant. De quoi faire 100 km avec un V8 si on utilise le carburateur Pogue.
Une autre solution très intéressante consiste à cultiver des micro-algues ou bactéries capables de décomposer des tonnes de déchets verts afin d’obtenir un bio-fuel.
L’Institut japonais de Biotechnologie Marine déposa le brevet EP 1 873 233 A1, publié le 2 janvier 2008. Ce dernier explique comment utiliser des micro-algues et bactéries pour transformer des déchets verts en fuel alternatif. Le brevet donne les performances ainsi que le séquençage génétique de ces micro-algues, certaines viennent de France ! En avez-vous entendu parler ?
Les micro-algues ou bactéries les plus performantes dans ce domaine sont :
- Pseudomonas anaerooleophila
- Klebsiella anaerooleophila
- Botryococcus braunii
- Choricystis minor
Fabrication domestique de bio-fuel
Depuis 2007, la société Green Fuels d’origine irlandaise a lancé sur le marché des FuelPod. Cet appareil est un digesteur alimenté par des déchets organiques inutilisés, huiles usagées, etc. le tout chauffé à 60° C. On obtient ainsi un carburant utilisable directement pour son automobile. En Grande-Bretagne, les particuliers peuvent fabriquer jusqu’à 2 500 litres de bio-fuel par an sans payer de taxes. Ce carburant reviendrait à environ 20 centimes d’euro le litre, sans tenir compte de l’achat du FuelPod. Ce bio-diesel est très peu polluant par rapport au diesel minéral, 80 % d’émissions en moins. Il y a des contraintes techniques et un savoir faire à respecter pour obtenir ce bio-fuel mais l’expérience reste intéressante.
Certains FuelPod permettent de produire plusieurs centaines de litres/jour pour un usage agricole, pour des marins pêcheurs, pour des routiers, voire pour être revendus sur des marchés locaux à des prix pouvant défier toute concurrence… Il est actuellement commercialisé en Grande Bretagne, aux USA, en Irlande, en Roumanie, en Hongrie, en Italie, en Espagne, en Pologne, en Grèce, en Slovaquie…
Ce type d’appareil est évidemment interdit en France. La très puissante inertie des pouvoirs publics français bloque absolument tout.
publié dans Morphéus n° 91,
janvier 2019.