Le sens moral propre à chacun nous interdit de croire que des êtres humains sont aujourd’hui sacrifiés dans des rituels d’un autre âge. Le vernis moral de notre société dite démocratique anesthésie l’esprit et interdit de penser ou d’imaginer que les pires barbaries sont les rites de passage de toute l’élite occidentale depuis des siècles. Nous sommes progressivement en train de découvrir comment fonctionne réellement les coulisses macabres du pouvoir en Occident. Cela nous rappelle l’histoire de la mafia sicilienne de Don Corleone. À l’époque déjà la question se posait de savoir s’il fallait croire ou ne pas croire en l’existence de la mafia. Et pourtant, il fallut plusieurs décennies d’enquêtes pour comprendre son fonctionnement. Il s’agissait d’un système tripartite parfaitement huilé. Les mafieux travaillaient avec les carabiniers et les prêtres catholiques tout en les finançant. Chaque « famille » disposait de sa salle de torture et de sa baignoire d’acide pour évacuer les corps dissous directement dans la mer. À l’occasion des messes du dimanche, les meurtriers et bourreaux se confessaient auprès des prêtres en les rémunérant de manière très généreuse. Ainsi absous, ces serial killer pouvaient procéder à leurs prochaines exécutions la conscience tranquille, il suffisait d’aller à confesse régulièrement. Les carabiniers s’occupaient des petits délits. Quand il y avait des disparitions ou des affaires trop difficiles à régler, ils demandaient conseil à la famille mafieuse locale. Ils étaient souvent généreusement financés pour stopper des enquêtes prétendument prises en charge par le parrain local. Tant que les règles de la mafia étaient respectées par tous, ce petit monde fonctionnait à merveille dans une religiosité toute macabre. De l’extérieur, les petits villages siciliens étaient d’une grande piété et d’une absolue quiétude.
Il en va de même pour notre société dite démocratique, calme et respectueuse des droits de l’homme en apparence. Sous ce vernis se cachent des charniers d’enfants découverts par la magistrate Martine Bouillon, des trafics de cadavres d’enfants révélés dans l’affaire Kabile, des camps de la mort pour enfants découverts par le journaliste polonais Patryk Vega. Il ne s’agit pas d’un épiphénomène mais d’une véritable industrie de mort, qui peine à cacher ses cadavres tant il y en a.
Après ces effroyables faits, il y a les témoignages avec leurs faiblesses, leur courage, leurs peurs, leurs déchirures troublées, parfois leurs approximations, associés à un risque démesuré pour les survivants. Rappelons ici, qu’environ 97 % des personnes qui osèrent témoigner contre la mafia à l’époque furent assassinées ou disparurent. C’est avec ce chiffre à l’esprit qu’il faut appréhender le témoignage « Des Survivantes ». Elles n’ont rien à gagner et tout à perdre.
Alors les objections d’Yves Rasir nous semblent bien naïves. Il ne s’agit que de témoignages selon lui. Est-il si ignorant des innombrables faits corroborant ces derniers depuis des décennies ? Il évoque « les pieds de bouc » vus lors de rituels en clamant son satano-scepticisme. Ignore-t-il l’usage de psychotropes lors de ces tortures visant à accentuer certaines facultés parapsychiques ? Ces dernières permettent de voir des auras subtiles aux aspects tant démoniaques qu’angéliques suivant les situations. Par ailleurs, l’usage intensif de médication permettait de faire vivre une double vie à ces enfants. Il suffit de lire L’Amérique en pleine TranseFormation de Cathy O’Brien, pour comprendre comment ces familles s’organisent pour apparaître le plus normal possible.
Yves Rasir en vient à se poser la question : pourquoi n’y a-t-il pas eu de dépôt de plainte ? Autre grande naïveté de sa part. Puis, il s’offusque de voir qu’elles racontent la même chose, imaginant qu’elles ont toutes été imprégnées des mêmes lectures ou vidéos internet. Toutes ces affaires de rituels ont été révélées bien avant internet, David Icke, Alexandre Lebreton ou Cathy O’Brien. Pour ma part, j’ai été informé de ces faits par l’Officier de Police Judiciaire infiltré dans les milieux sataniques, Dominique Dubuis, il y a 29 ans. Puis, un gendarme, et un ancien employé de l’ONU rencontrés postérieurement, m’ont confirmé avoir assisté aux mêmes choses. Ces informations circulent dans les services de renseignement depuis les années 50. Elles sont actuellement mises sur la place publique en France grâce aux Survivantes entre autres. Sous le soleil rien de nouveau : elles corroborent ce que les renseignements diffusent sous le manteau depuis des lustres.
Yves Rasir est honnête dans ce qu’il avance mais il fait preuve d’une grande méconnaissance de la situation. Sa morale interne est heurtée et son athéisme forcené vient voiler son jugement. En rejetant les diables et les dieux, il reste psychologiquement conforme au vernis de la quiétude républicaine. Il se rassure ainsi, nous ne pouvons pas lui en vouloir. Peut-être ouvrira t-il les yeux en nous lisant…
Frédéric Morin
Morphéus n° 125, septembre-octobre 2024
Droit de réponse de Monsieur Yves Rasir : De manière très prosaïque il déclare que « l’équipe Morphéus devrait s’occuper des poubelles à Paris, il y aurait moins de rats. » Devant la pugnacité, la sapience et l’élégance de ces brillantissimes arguments, nous n’avons su que répondre. Le débat est donc clos. (F. Morin)