Quelle spiritualité matriarcale protohistorique s’imposa de la Bretagne jusqu’au Japon et en général sur toute la Terre, il y a plus de 3 500 ans ? Qu’en reste-t-il ? Comment en retrouver les traces ?
À notre époque contemporaine, le matriarcat est perçu comme un renversement de domination de l’homme sur la femme, ce qui induirait une domination de la femme sur l’homme. Le matriarcat primordial est en dehors de ce cadre stérile dominant/dominé.
Que nous soyons homme ou femme, nous avons tous une mère. Elle seule a les attributs pour créer la vie et la protéger. Cela confère à la femme un statut plus proche de la création que l’homme. Comme elle est plus proche de la création elle est toujours potentiellement plus apte à s’élever spirituellement. La médiumnité, la voyance, nombre de facultés parapsychiques sont, en règle générale, bien plus développées chez les femmes que chez l’homme, même si tous ces sens sont perturbés, amoindris car non cultivés, dans notre civilisation matérialiste patriarcale. Pour nos ancêtres, cultiver toutes ces facultés était le fer-de-lance de toute civilisation, c’est pour cela que des cercles de vierges furent instaurés sur toute l’Eurasie, du pays de Brocéliande jusqu’au Nord du Japon. Ces cercles étaient l’épicentre de toute activité humaine. Par virginité, il ne faut pas entendre une vie dénuée de sexualité et frustre, mais une virginité des facultés parapsychiques, une virginité de tous les corps subtiles, psychiques et mentaux permettant à la pratiquante d’accéder aux mondes célestes. Une certaine sexualité « dite sacrée » jouait un rôle essentiel dans cette purification.
Dans les temps anciens, l’accomplissement spirituel le plus abouti était le but recherché par toute femme. Cet accomplissement était un enjeu civilisationnel pour une raison simple : une femme parfaite engendre des êtres parfaits, divins en quelle que sorte. A leur tour, ces derniers cultiveront la virginité subtile et participeront ainsi à l’élévation spirituelle globale de l’humanité.
Pour parfaire son évolution spirituelle, un cercle de vierges choisissait un homme. Les pratiques de la sexualité sacrée protohistorique, permettait aux femmes de densifier leurs corps subtiles. Ensuite, elles purifiaient celui de leur amant pour l’élever spirituellement et le virginiser. Cette pratique spirituelle est à l’origine des tribus et des lignées sacerdotales aristocratiques eurasiennes. Elles ont fondé ce qui a été appelé noblesse depuis la plus haute Antiquité car il s’agissait d’une noblesse des qualités du corps, de la parole et de l’esprit. Cette Noblesse s’est développée de l’Extrême Occident à l’Extrême Orient. C’est dans ces lignées sacerdotales que naquirent des êtres réalisés à toute époque. L’exemplarité de leur vie terrestre les désigna aux yeux de tous comme les dieux et déesses dont le souvenir a été magnifié ou déformé par la mythologie.
La trinité primordiale est d’une grande simplicité. Elle se fonde sur la création naturelle. Il s’agit d’une vierge au sens protohistorique, de l’homme qu’elle purifie et du fruit de leur union sacrée. Cette tradition matriarcale naturelle fut l’unique spiritualité terrestre durant des millénaires. Elle marque profondément l’inconscient collectif terrestre. Toutes les religions actuelles sont issues d’interprétations tronquées, biaisées ou inversées du matriarcat des origines. La révolution patriarcale a mis en lumière les hommes réalisés tout en cachant le rôle essentiel des Vierges qui les mirent au monde. Les religions se sont divisées, engendrant des cohortes de superstitions et de coercitions, qui allèrent jusqu’à brûler des femmes réalisées en les traitant de sorcières.
N’est-il pas étonnant de voir aujourd’hui une fête dévoyée des sorcières nommée Halloween, alors que ce terme est l’exact homophone de Hallouines, qui désigne les grandes prêtresses nordiques, véritables Vierges réalisées ?
R. Skotarek & F. Morin
sous chapitres suivant :
L’homme passif sous le ciel
La femme passive sous le ciel
Extraits de Morphéus n°100, juillet-août 2020