Les deux principaux anneaux sigillaires, avec un sceau (ci-dessous) appartenaient à deux reines, épouses de Clotaire Ier. Ces anneaux montrent clairement que le roi mérovingien Clotaire était polygame, ce qui a toujours fondamentalement gêné les évêques chrétiens qui prônaient la monogamie dans leurs sermons. Il y avait une opposition fondamentale entre la monogamie doctrinale chrétienne et la polygamie doctrinale païenne autorisée pour les rois mérovingiens. De toute évidence, ils ne pratiquaient pas la même religion, ce que les polémistes chrétiens comme Grégoire de Tours ont eu du mal à cacher. Chrétienté et Odinisme, en constante rivalité, coexistaient à l’époque mérovingienne au Ve et VIe siècle de notre ère.
Guerre religieuse larvée
Le royaume était déstabilisé par une guerre de religion entre judéo-chrétiens et christo-odinistes. La croix des Judéo-Chrétiens n’était pas celle des Christo-Odinistes et les chroniqueurs ont habilement mélangé l’une et l’autre, attribuant les miracles des uns aux autres et les forfaitures des autres aux uns. Clotaire Ier était le grand-père de Clotaire II. Entre la royauté de Clotaire Ier qui s’achève en 561 et celle de Clotaire II qui commence en 584, il s’est écoulé 23 ans pendant lesquels la guerre de religion va se développer et culminer avec l’arrivée de Colomban en Gaule pendant le règne de Clotaire II.
Des patronymes odinistes
Les matronymes des épouses de Clotaire Ier et en général les patronymes royaux mérovingiens témoignent de l’affiliation des rois à la religion odiniste ou christo-odiniste. Ils représentent la réalité sacerdotale derrière la propagande historique. L’ordre des mariages et les généalogies sont difficiles à restituer car les documents ont été détruits et il ne reste que des chroniques ecclésiastiques partiales.
La signification des noms est importante car ils contiennent un enseignement. Dans les temps anciens, le nom n’était pas donné par hasard. Il était choisi par les astrologues, en lien avec ce qu’ils pouvaient comprendre de la destinée que les dieux avaient choisie pour celui ou celle qui devait le porter.
Matronymes des épouses de Clotaire Ier
Gondioc ou Guntheuc (latin Guntheuca) mariée vers 524. Gontheuc est une association de trois termes en vieux norrois (kuð – gandr – duga = dieu – baguette magique – douée). Notons que gandr se prononce gonde en anglais. Guntheuc désigne, d’un point de vue sacerdotal, la prêtresse qui est douée pour utiliser la baguette magique du Dieu Odin. En effet, gandr est la forme abrégée de gandlir, surnom d’Odin signifiant « celui qui tient la baguette magique ». De même qu’il y eut une triade féminine primordiale pour instruire Odin, de même en est-il de celle qui porte le prénom Gondioc qui la désigne comme instructrice de l’homme prédestiné.
Radegonde mariée vers 538, cousine d’Ingonde et Arégonde. Radegonde du vieux norrois (reiða – kuð – gandr = chariot – dieu – baguette magique) signifie la baguette magique du dieu du chariot. Le vieux norrois reiða est une forme abrégée de reiðartýr ou reithratýr qui est un surnom d’Odin signifiant le « dieu du chariot ». Il s’agit du chariot céleste sacré qui tourne autour de l’étoile polaire symbolisé par la croix gammée qui tourne au pôle. Le vieux norrois reiða représente aussi ce que porte ou tire le cheval. En l’occurrence, il s’agit ici de la charge tirée par le cheval qui est le chariot. Ces surnoms d’Odin sont appelés épiclèses en grec. Dans la tradition nordique, on parle des différents noms d’Odin qui définissent ses différents attributs. Les racines odinistes du matronyme Radegonde définissent donc la baguette magique de la prêtresse du chariot d’Odin. Elle est celle qui fait tourner la roue, c’est-à-dire qui met les évènements en action.
Ingonde ou Ingunda (latin Ingundis) mariée en 517 ou 532. Ingunda (vieux norrois huginn – kuð – gandr = pensée – dieu – baguette magique) signifie la baguette magique du dieu du corbeau Huginn. Huginn est le corbeau d’Odin qui correspond à sa pensée. C’est l’un des messagers d’Odin perché sur son épaule et celui qui chuchote les prophéties à l’oreille de la prêtresse douée de claire audience.
Arégonde soeur d’Ingonde. Arégonde peut s’écrire Arnegonde ou Arnegundis (vieux norrois arni ærni – kuð – gandr = aigle – dieu – baguette magique). Le vieux norrois arni ærni est une forme abrégée de Arnhofthi qui signifie « celui à tête d’aigle ». C’est un surnom d’Odin. La signification du nom est baguette magique du Dieu Odin à tête d’aigle. L’aigle est connu pour son regard perçant. Ce nom décrit donc la baguette magique de la prêtresse douée de seconde vision, c’est-à-dire clairvoyante.
Vuldetrade ou Waldrade (~530 – ~570) épouse répudiée. Waldrade (vieux norrois vald et reiða = puissance, autorité – chariot) signifie la puissante d’Odin qui conduit le chariot. Il s’agit donc de la prêtresse détenant la puissance d’Odin qui conduit le chariot céleste.
Clotaire Ier entouré d’une triade féminine
Parmi toutes ses épouses, le roi mérovingien Clotaire Ier était entouré d’une triade de prêtresses de la baguette magique (gandr prononcé gonde en anglais) : Radegonde, Ingonde et Arégonde. La réunion des trois baguettes magiques formait symboliquement le triangle d’Odin (vieux norrois oddi-inn = triangle- dans). Ceci atteste de la pratique de l’Odinisme en Gaule, avant l’arrivée des Vikings.
Odinisme et Arianisme
Le Christo-Odinisme, camouflé sous l’Arianisme, était la religion des rois de France. C’est la guerre de religion entre Judéo-Chrétiens et Christo-Odinistes qui a motivé l’intervention des Odinistes scandinaves sous la forme d’une croisade Viking de libération au 9ème siècle.
Bagues mérovingiennes
Les anneaux des images ©, (d), (e), sur la figure ci-dessus attestent que l’Odinisme était pratiqué en Gaule à l’époque mérovingienne. La croix gammée mérovingienne signale la religion de l’étoile polaire. La tête de la bague © porte une rune odal qui est l’insigne d’Odin. On relève aussi sur les anneaux sigillaires des deux reines une ressemblance frappante entre les monogrammes, ce qui atteste de leur appartenance à une triade commune. Un A losangé a aussi été gravé sur chacun des deux anneaux. Cela atteste du maintien de la tradition des triades féminines à l’époque mérovingienne malgré l’expansion du judéo-christianisme. La grande tradition du culte de l’étoile polaire et des triades remonte au druidisme gaulois protohistorique.
© 2024 Romuald Skotarek
Morphéus n° 123, mai-juin 2024