L’appellation « de rois fainéants » a été attribuée aux rois mérovingiens par le biographe de Charlemagne, Eginhard au IXe siècle. Cependant d’où vient le terme « fainéant » ? Peut-on imaginer que durant un siècle des rois incultes, paresseux, ne faisant que boire et dormir aient pu régner sans être renversés ? Par ailleurs, ces rois ont été sculptés à une entrée de la cathédrale de Chartres des siècles après le règne de Charlemagne. Pourquoi dans une cathédrale, si illustre, consacrée à « Notre Dame », ferait-on hommage à des rois paresseux aussi insignifiants ? Ils sont toujours représentés sur un chariot tiré par des bœufs. Ce chariot représente en fait la constellation de l’étoile Polaire, révélant qu’ils vivaient sous l’égide d’une théocratie féminine pratiquant le culte de l’étoile polaire. Ce culte a toujours été sauvagement combattu par Charlemagne et par le Vatican ensuite. Cela explique pourquoi la mémoire de ces rois a été salie. Pour comprendre comment l’histoire des rois mérovingiens a été falsifiée, il faut puiser dans les racines linguistiques du culte protohistorique du cerf.
Fainéant vient de fàinnean
Il y a plusieurs étymologies qui permettent de comprendre la signification originelle du mot fainéant :
- Fainéant/feignant (fainian) est l’anagramme à peine déformé du vieil irlandais fianna (chasseresses).
- Fainéant est l’homophone du mot fàinnean (forme abrégée du pluriel fàinneachan = anneaux) conservé en gaélique écossais.
Selon les linguistes anglophones, fainéant est originellement composé des mots fay et neant.
Fay vient du vieux français fae (fée d’un autre monde, réunir, nettoyer et rendre beau). Le rassemblement des significations indique que c’est la fée de l’autre monde qui s’unit au roi pour le nettoyer et le rendre beau.
Neant vient du latin neant (déclinaison latine de neo = tourner, tisser, entrelacer). Le rassemblement des significations indique que la fée tisse la destinée du roi.
Ces étymologies nous permettent de comprendre que les rois mérovingiens avaient réactivé la tradition celtique des vierges chasseresses fianna. La proximité des mots fianna (chasseresses) et fàinnean (anneaux) montre que les chasseresses détenaient des anneaux du pouvoir spirituel et temporel. Elles les incarnaient. Les rois de cette dynastie détenaient donc les anneaux sacrés qui matérialisaient leur alliance avec les fées. Elles étaient les biches qui entouraient le cerf. Leur nom vient de la rune fé (ci-contre) qui représente les bois du cerf. Elles étaient les messagères de la déesse qui demeure au pôle céleste. Les rois mérovingiens étaient les rois fàinnean, les seigneurs des anneaux. Ils étaient des enfants divins éduqués pour régner sur le trône de France en tant que théocrates de la tradition féminine. Ils ont été violemment combattus par le Vatican et son clergé dévoyé jusqu’à installer la nouvelle dynastie carolingienne plus manipulable.
Romuald Skotarek, extraits
Extraits Morphéus, n° 119, sept-oct 2023