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Peut-on aujourd’hui imaginer une banque centrale totalement dissociée de la Banque des Règlements Internationaux, du FMI, de la Banque Mondiale et en général de la finance anglo-saxonne ? La seule banque centrale totalement indépendante de ce système fut la banque centrale africaine fondée sur le dinar or que Kadhafi tenta de mettre en place. On sait ce qu’il advint de Kadhafi et de son pays par la suite. Plus proche de nous, l’Etat Islamique a déclaré vouloir faire sa propre monnaie et son système bancaire. Peut-être faut-il considérer que parmi ces abrutis sanguinaires il y eut quelques êtres intelligents pour défier Mammon. Nous n’en saurons pas plus puisque l’Etat dit « Islamique » disparaît actuellement sous un tapis de bombes russes.

En clair, tout ce qui touche à la finance en terme de création monétaire indépendante, de banque centrale indépendante ou de changement des règles monétaires est systématiquement atomisé, sinon neutralisé. Il nous faut donc considérer que le puissant Cartel Bancaire veille au grain aux quatre coins de la planète. Si à certaines époques le pouvoir dictait aux banques, il faut bien nous rendre à l’évidence qu’aujourd’hui ce sont les banques qui dictent les règles aux pouvoirs politiques.

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La banque des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) fut inaugurée à Shanghai en juillet 2015. Elle s’intitule « la nouvelle banque de développement ». Elle est perçue comme une alternative à la Banque mondiale (BM) et au Fonds monétaire international (FMI), deux institutions basées à Washington. Peut-on imaginer que cette nouvelle banque est indépendante du Cartel Bancaire ?

Tout d’abord il faut préciser que les banques centrales de la Russie, Chine, Inde, Brésil et Afrique du Sud sont toutes dépendantes de la Banque des Règlements Internationaux (carte des actionnaire de la BRI). En cela, elles sont tenues par des accords transnationaux qui les lient au système financier anglo-saxon. La banque des BRICS n’a donc pu exister qu’en vertu d’accords avec la BRI et des acteurs du FMI et de la Banque Mondiale.

Le chef de la banque des BRICS est Kundapur Vaman Kamath un des hommes de Davos lieu de rencontre des responsables du FMI et de la Banque Mondiale. Le vice président de la banque des BRICS est Paulo Nogueira Batista, ex-directeur exécutif du FMI formé à Londres et au Vatican. En termes d’indépendance vis à vis du FMI ont peut faire mieux. Par ailleurs, à tous ceux qui voulaient y voir une rivalité hostile au système financier anglo-saxon, il est à noter que Poutine en personne est citoyen d’honneur de la City de Londres et proche de Henry Kissinger qui ne tarit pas d’éloges pour le président russe.

Donc qui va diriger la nouvelle banque toute fraîche des BRICS ? Des personnalités qui se rencontrent à Davos, d’ex-membres du FMI, voire de la Banque Mondiale, formés par le London Establishment et les Jésuites du Vatican. Ces mêmes jésuites qui après l’éviction de Benoît XVI ont remis la Banque du Vatican dans les mains de Goldman Sachs…

Les mensonges de la presse internationale concernant cette nouvelle banque BRICS soulèvent nombre de questions. Pourquoi faire naître l’espoir d’une alternative financière alors qu’il s’agit de l’intégration d’une structure bancaire avec les accords de la BRI, du FMI et de la Banque Mondiale ? Pourquoi simuler des rivalités qui ne sont qu’un écran de fumée cachant des liens et des accords financiers transnationaux ? L’intrication structurelle des banques centrales des BRICS et des pays anglo-saxons y compris l’Europe sont extrêmement ténus. Quelle est la prochaine étape ? L’instauration de la future monnaie mondiale présentée par Medvedev « Unity in Diversity » ?

Frédéric Morin. Source : Before It’s News, juillet 2015.