Lors du sommet de la zone euro les 28 et 29 juin 2012, les dirigeants ont créé un deuxième Traité de Versailles en permettant au mécanisme européen de stabilité (MES) de financer directement les institutions bancaires. Les gouvernement européens garantissent officiellement toute la dette du système bancaire. Ils sacrifient ainsi la richesse de leurs nations et la vie de leurs citoyens au remboursement de dettes impayables, inextinguibles. Nous nous retrouvons tous désormais dans la même situation que le fût l’Allemagne après la première guerre mondiale.(*)
Le capital du MES est fourni par les gouvernements et la direction du MES pourra à tout moment dicter aux États de nouveaux montants de capital à lui verser et ce sans limite. La montée en puissance des impôts est incontournable pour payer directement les dettes inextinguibles des banques. Ce mécanisme inique détruira l’État-nation, le tissu socio-économique de l’Occident, et mènera inéluctablement à l’implosion hyperinflationiste. C’est ainsi que l’économie virtuelle et toxique des places financières va dissoudre les richesses de l’économie réelle déjà mise à mal.
A quoi faut-il s’attendre en France ?
La France suit les autres pays du Sud à quelques mois près. Les hausses d’impôts supposés rapporter 22 milliards d’euros à l’État, ne feront que précéder d’autres mesures plus douloureuses en 2013. Toutes les dettes des banques vont peser sur l’économie réelle et les citoyens.
Le scénario est toujours le même. Le pays met en place un plan d’économie rapide et brutal, qui se traduit par la chute de la demande et de la croissance. De fait on torpille le pouvoir d’achat des consommateurs, les économies partent en fumée… Le chômage grimpe, ainsi que le nombre de faillites des entreprises. La Commission Européenne ordonne de ponctionner outrageusement les peuples et tous les politiques européens s’exécutent. Personne ne relève l’absurdité de cette méthode suicidaire et stupide.
Le 10 juillet 2012, Peter Praet, chef économiste de la Banque Centrale Européenne affirmait que « la crise est désormais plus profonde et plus dangereuse qu’au moment de l’effondrement de Lehman Brothers ». James Bullard de la Réserve Fédérale de Saint Louis notait dans le Wall Street Journal « qu’une désintégration de la zone euro, impulsée par les marchés est en cours. »
Une dette artificielle
Rappelons que la dette publique a atteint des sommets par intérêts cumulés à partir des années 70. La suppression de la souveraineté monétaire des Etats de la zone euro a généré artificiellement cette situation. L’argent prêté aux États est créé ex-nihilo par les marchés internationaux qui exigent pourtant des paiements d’intérêts toujours plus élevés. Depuis 30 ans, Maurice Allais, prix Nobel d’économie, a dénoncé l’interdiction de créer sans intérêts la monnaie nécessaire aux États. La perte du droit régalien de battre monnaie est une arme de destruction massive contre l’économie réelle et les peuples. Les effets pervers de ce système inique sont à l’origine de ce que nous appelons crise aujourd’hui.
Une crise artificielle
Séparer les banques d’affaires des banques de dépôts, réinstaurer la souveraineté monétaire à l’échelle européenne, sanctionner les banques à l’origine de produits financiers toxiques suffiraient à stopper net la crise. Mais à moins d’un coup de la Providence rien ne sera fait pour résoudre cette vraie fausse crise. Cette crise verra sans doute la chute d’un JP Morgan et d’un Rothschild pour lever l’enthousiasme populaire. Mais la reprise en main par des structures supranationales d’unions bancaires aux pouvoirs élargis, engendrera plus de dégâts, plus de dépendance, plus de contrôle à l’échelle mondiale.
Source : Liesi n° 259
(*) Service de renseignement US, EIR