Que s’est-il passé en Turquie ? La question est importante, car elle met en évidence la panique régnant au sein de certains cercles oligarchiques américains. Le cerveau du putsch mené contre le parrain du terrorisme régional, le président Erdogan, ne vient pas des militaires turcs mais de l’étranger : des États-Unis.
Alexandre Douguine, éminence grise de Vladimir Poutine se trouvait à Ankara la veille du coup d’état.
« Dans le cadre de ma visite en Turquie, j’ai rencontré des personnes hauts placées, y compris le maire d’Ankara Melih Gôkçek. Très proche du président Erdogan, il m’a donné ses impressions la veille du putsch. Lors de notre entretien, il évoquait le danger d’un pouvoir parallèle en Turquie dirigé par la secte de Fethullah Gülen. Basée aux États-Unis, en Pennsylvanie, elle dirige son réseau d’agents d’influence au sein de la société turque ».
« Melih Gôkçek m’a confié ne pas avoir immédiatement perçu que derrière des structures de bienfaisance, se cachent des éléments dirigés par la CIA. Dans cet entretien privé, il a exprimé l’idée, reprise publiquement lors de la tentative de putsch, que c’est la secte de Fethullah Gülen qui a abattu l’avion russe et assassiné son pilote. Le but des États-Unis était de brouiller Ankara et Moscou au moment où nos pays étaient proches d’une collaboration. Les Américains pensaient que le boycott russe affaiblirait les positions d’Erdogan et qu’ils pourraient ensuite le remplacer par Ahmet Davutoglu. Deux forces émergent en Turquie : d’un côté, les kémalistes et les patriotes qui veulent rétablir des relations avec la Russie. Et de l’autre, la secte de Fethullah Gülen et les structures américaines qui veulent, au contraire, aggraver la situation. Lors de notre rencontre avant la révolution, Melih Gôkçek m’a dit : nous avons sous-estimé la puissance de l’État parallèle créé par les Américains et Gülen, mais désormais nous corrigerons notre action et la priorité sera le rapprochement avec Moscou. »
« Ce putsch était la dernière chance pour les Américains de renverser un Erdogan qui allait, avec les kémalistes, rompre avec Washington et se tourner vers la politique eurasienne, c’est-à-dire vers Moscou. Dans la foulée, plusieurs politiciens turcs m’ont fait savoir que la Turquie examinait sérieusement la perspective de sortir de l’OTAN et de se rapprocher de Moscou pour les questions militaires. Le putsch a donc finalement été fomenté par les mêmes forces ayant abattu l’avion russe. » « L’avenir, c’est l’axe MOSCOU/ANKARA, titre de mon livre publié en Turquie, il y a dix ans. C’est un avenir stratégique possible. C’était déjà la prophétie du grand philosophe russe, slavophile et conservateur, Konstantin Leontiev ». (LIESI n° 355, 31 juillet 2016)
Comment Erdogan qui soutient Daesh bombardé par les russes peut subitement se tourner vers Moscou et quitter l’OTAN ? C’est un beau paradoxe !
Plutôt que de nommer des nations, il faut avoir un regard plus pénétrant sur les élites qui influent sur la politique des nations.
L’exemple de la guerre en Ukraine est riche d’enseignements. Le Times of Israël du 5 avril 2014 titrait : « Les juifs de Russie et d’Ukraine sont en guerre. Les élites juives d’Ukraine soutenues par l’Occident sont en guerre contre les élites juives de Russie qui soutiennent Poutine ».
N’avons nous pas eu exactement la même situation lors du coup d’état raté contre Erdogan ? Ne serait-ce pas une guerre larvée entre les sionistes occidentaux et les Loubavitch souteneurs de Poutine ? Dans la sphère turque ce sont donc les Loubavitch qui ont gagné la partie contre leurs coreligionnaires occidentaux. La purge dans l’État turc n’a évidemment pas inquiété les élites à l’origine de la tentative du coup d’État.
Ainsi la Turquie se mettrait sous l’influence des Loubavitch. Cette nouvelle donne peut influer sur sa politique de soutien au terrorisme insufflé par la partie adverse. La Russie, à terme, pourrait se voir attribué le rôle de protecteur de l’État d’Israël avec le concours de la Turquie. Quant à Israël, il se tournera vers le pôle fort du Nouvel Ordre à savoir la Russie et la Chine. La Chine heureuse de ce scénario pourrait enfin ouvrir la route de la soie en inondant le Moyen Orient et à terme l’Europe de ses marchandises. L’Iran y trouvera son compte ainsi que le Liban en tant que place financière. Reste à savoir comment les Loubavitch influent sur la politique intérieure israélienne.
Lors de la Conférence annuelle sur la sécurité d’Israël du 14 juin 2016 à Herzliya, l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a fait une déclaration fracassante. Il a accusé le gouvernement Netanyahu de « fascisme » (mais pas au sens des années 30 et 40 a-t-il précisé). Il a mis en garde contre une politique qui conduit Israël à sa perte… Les jours de Netanyahu seraient-ils comptés ? Si une nouvelle donne apparaît en Israël, quel sera le sort réservé au peuple palestinien ? L’avenir nous le dira…