L’arrêt brutal du nucléaire engendre un problème de ressources énergétiques pour le pays, qui ne peut être comblé. Par ailleurs, il nous reste les déchets nucléaires à gérer pour des millions d’années. À cet épineux problème il y a une solution. Transformer au fur et à mesure nos centrales à l’uranium en centrales à thorium.
Dans son livre L’atome Vert publié en 2014, Jean-Christophe de Mestral explique que les centrales à thorium sont connues en France depuis les années 50.
« Le Thorium 232 est plus abondant que l’uranium, on peut l’utiliser à 100 % contre quelques pour cents pour l’uranium, et il n’y a pas besoin de l’enrichir.
Le Thorium ne peut pas produire de réaction en chaîne. Une centrale ne peut pas s’emballer, et elle peut s’arrêter d’elle-même en cas de défaut de refroidissement.
Les déchets du Thorium ne sont dangereux que quelques siècles, contre des millions d’années pour ceux des centrales actuelles.
Les centrales au Thorium peuvent “incinérer” les déchets des centrales à uranium, y compris le plutonium militaire.
Ne pouvant produire d’armes nucléaires avec une centrale au thorium, on a choisi la filière de l’uranium pendant la guerre froide alors que plusieurs expériences avaient démontré la faisabilité et la sécurité des solutions au Thorium ».
Dans l’état actuel de nos connaissances, seule la transition vers le thorium permet l’arrêt progressif des centrales à uranium en France. De plus, elle permet de détruire les déchets nucléaires civils et militaires.
Révolution du stockage d’énergie
En matière de stockage d’énergie nous utilisons essentiellement des batteries à acide et à plomb inventées par Gaston Planté dans les années 1860. Les nouvelles batteries envisagées nécessitent des terres rares et sont encore plus polluantes. Un seul type de batterie répond à des exigences écologiques et aux besoins de stockage d’énergie : les batteries supraconductrices.
Ce nouveau moyen de stockage a vu le jour dans les années 80, il y a donc presque 40 ans déjà.
Une équipe du CNRS de Bordeaux 1 a réalisé des nanotubes de carbone supraconducteurs. L’équipe du Centre de recherche Paul Pascal du CNRS (CRPP), s’est attachée à lever l’obstacle de la mise en forme et a développé un procédé pour aligner les nanotubes sous forme de fibres et rubans. Ce procédé a été breveté en février 2000.
Cette découverte civile française est du même niveau, voire supérieure aux avancées militaires dans ce domaine. Ce matériau est extrêmement résistant pouvant atteindre jusqu’à 400 fois la résistance de l’acier et contrairement à toute attente, il est peu cher.
Ces microtubes de carbone peuvent être bobinés pour constituer des batteries de très haute capacité. Ces batteries peuvent stocker des mégawatt et supporter des millions de volt.
Depuis 2009, des recherches civiles italiennes ont permis de fabriquer une batterie à nanotubes de carbone ultra performante à température ambiante. Elle est rechargeable en quelques minutes. Sous la pression de lobby de Bruxelles et autres, cette technologie non polluante et parfaitement adaptée à nos besoins est en partie bloquée. Elle est utilisée pour les pacemaker et le modélisme (batterie Graphène 2018).
En 2003, Jean-Marc Roeder affirmait sur Radio Ici et Maintenant :
« Aujourd’hui des batteries de la taille d’une tasse à café peuvent stocker l’équivalent de 4 jours de consommation électrique d’une ville comme Paris. Six mois de consommation d’électricité d’une ville comme Marseille peuvent être transportés dans un 35 tonnes comme on transporte du fuel dans un réservoir ».
publié dans Morphéus n° 91,
janvier 2019.