Les protéines et les peptides du venin de scorpion et autres animaux venimeux sont des armes potentiellement efficaces contre les tumeurs solides. Cela est déjà connu dans la médecine traditionnelle basée sur l’expérience.
L’entreprise pharmaceutique cubaine Labiofam a conçu un médicament dérivé du venin du scorpion bleu cubain. Ce remède à base de venin de scorpion dilué agit contre les tumeurs solides telles que le carcinome de la prostate et les tumeurs cérébrales. Labiofam a parallèlement fabriqué un remède homéopathique à partir du venin de scorpion bleu. Ce remède nommé VIDATOX aide contre les effets secondaires négatifs du cancer, tels que la douleur, la fatigue et la perte d’appétit. Il est autorisé et reconnu en Chine et en Amérique latine.
Une autre idée de la pharmacopée
Le Prix Nobel de Médecine Richard J. Roberts dénonce et considère que les industries pharmaceutiques occidentales orientent leurs recherches, non vers la guérison des maladies, mais favorisent le développement de médicaments pour indispositions chroniques, beaucoup plus rentables économiquement. Il indique que les maladies, propres aux pays les plus pauvres – par leur basse rentabilité- ne donnent simplement pas lieu à des recherches. Pour cette raison, 90 % du budget pour la recherche est destiné aux maladies de 10 % de la population mondiale.
L’industrie publique médico-pharmaceutique de Cuba, étant une des principales sources de devises pour le pays, est régie par des principes radicalement opposés. Ses recherches sont dirigées, en grande partie, à développer des médications qui évitent des maladies et, par conséquent, amoindrissent les frais en médicaments de la population. Dans un article de la revue prestigieuse Science, les chercheurs d’Université de Stanford (Californie) Paul Drain et Michele Barry assuraient que Cuba obtient de meilleurs indicateurs de santé que les USA en dépensant jusqu’à vingt fois moins. La raison : l’absence – dans le modèle cubain de pressions commerciales par les firmes pharmaceutiques, et une stratégie d’éducation de la population en prévention de santé.
En outre, les thérapies naturelles et traditionnelles — comme la médecine herboriste, l’acuponcture, l’hypnose et beaucoup d’autres, des pratiques peu rentables pour les fabricants de médicaments, sont intégrées depuis des années dans le système de santé publique gratuit de Cuba. Par ailleurs, dans ce pays, les médicaments sont distribués, en priorité et gratuitement dans le réseau hospitalier public national. En outre, Cuba propulse la production de médicaments génériques, mis à la disposition des pays pauvres à un prix très inférieur à celui de la grande industrie pharmaceutique mondiale. Ses produits pharmaceutiques sont exportés dans 26 pays, et associés à des sociétés mixtes en Chine, au Canada et en Espagne.
Le scorpion victime de son succès ?
Labiofam élève des scorpions et récolte un litre de venin par an. L’engouement que suscite les travaux cubains sur le venin de scorpion engendre un appétit mercantile démesuré dans beaucoup de pays. Selon Al Jazeera, les scorpions noirs se négocieraient à plus de $ 50 000. Le Wall Street Journal rapporte qu’un litre de venin de scorpion se négocie aux environs de 10 millions de dollars.
Sans une réglementation protégeant les scorpions, une chasse massive pourrait mener l’espèce au bord de l’extinction. Des laboratoires se penchent donc sur la fabrication d’un venin de synthèse beaucoup plus pur. Du reste, la mellitine (venin d’abeille) a déjà été synthétisée en laboratoire.
Sources : www.cubainformacion.tv, www.labiofam.cu
Département Exportation : Ing. Alejandro González Torres,
Foreign Trade specialist, Tél. : 8360374/8371297,