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La permaculture se développe dans tous les pays occidentaux actuellement. Elle est essentiellement développée par des particuliers. La permaculture est un art de vivre qui associe l’art de cultiver la terre pour la rendre fertile indéfiniment. Elle prend en considération la biodiversité des écosystèmes visant à créer une production agricole durable. Cette production tend à être très économe en énergie (travail manuel et mécanique, carburant…) et respectueuse des êtres vivants et de leurs relations réciproques. Elle vise à créer un écosystème productif en nourriture, tout en laissant à la nature « sauvage » le plus de place possible. Certaines de ses techniques sont cependant utilisables en milieu urbain. C’est là l’un des grands avantages de la permaculture.

Un phénomène en vogue dans la permaculture consiste à réaliser des tours à pommes de terre. Vous placez trois ou quatre tubercules dans le terreau au bas de votre tour. Au fur et à mesure de la pousse, vous rajoutez du terreau et buttez ainsi les plants tout au long de leur croissance. Vous obtenez ainsi une récolte de pommes de terre sur toute la hauteur de la tour, des petites en haut et des grosses en bas. Des essais allemands font état d’un rendement supérieur de 150 % par rapport à la culture traditionnelle. Certaines tours dans le commerce sont équipées de plusieurs ouvertures ce qui vous permet de récolter les tubercules en fonction de vos besoins sans avoir à démonter toute votre tour. Cette approche semble être la plus judicieuse.

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Cette technique urbaine de culture de la pomme de terre est très utilisée en Angleterre. Elle donne lieu à toutes sorte d’expériences avec des tours en bois, en grillage fin, en plastique, avec des pneus, en bambou, etc…

La technique qui nous semble être la plus performante consiste à utiliser un paravent de bambou pour réaliser une tour de 60 cm de diamètre sur un 1,10 m de haut. Ce matériau laisse passer l’air et l’hydrométrie du haut au bas de la tour est plus homogène offrant d’excellentes conditions de pousse pour des tubercules. Par ailleurs, il est facile avec ce matériau de découper de petites ouvertures pour récolter vos pommes de terre au fur et à mesure sans démolir votre tour à patates.

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Fort de ces débuts prometteurs de culture en balcon, des tours à fraisiers, des tours à haricots et tout ce que le génie humain peut trouver en la matière émerge peu à peu. Cultiver sur une terre verticale cylindrique est très avantageux. Si vous disposez de 5 m² de balcon chaque tour ne représentant que 0,3 m² de surface au sol vous pouvez en disposer un dizaine avec assez d’espace pour la pousse des fruits et des légumes. Un cylindre de terreau vertical de 0,6 m de base et 1.10 m de haut, représente un peu plus de 2 m² de surface cultivable, à quoi il faut ajouter sa surface horizontale soit 0,3 m². Avec une dizaine de cylindres, vous disposez d’une surface cultivable verticale d’environ 21 m² à laquelle s’ajoute une surface cultivable horizontale de 3m² soit en tout 24 m² de jardin, à partir de seulement 3m² disponibles au sol.

Pour l’arrosage, nul besoin de vous en occuper, il vous suffit d’agencer au-dessus de chaque cylindre de culture, un filet condensateur d’eau qui arrosera chaque nuit en douceur votre potager de balcon.

Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, il faut avoir à l’esprit un ordre de grandeur concernant l’impact d’une politique de jardinage urbain optimisé de la sorte. Si 4 millions de citadins adoptaient un mode de culture sur balcon de ce type (3 m²), cela représenterait l’équivalent d’une production agricole horizontale de près de 10 000 hectares. À l’abri des eaux de pluie, cette production se ferait sans puiser dans les nappes phréatiques, sans engrais chimique, sans pesticides, avec des fruits et légumes de qualité. Même si de telles dispositions ne peuvent rendre les citadins autonomes en matière de production alimentaire, c’est un début, un potentiel qui mérite d’être étudié et testé…

Lors de l’effondrement de l’Union soviétique, il faut savoir que toute l’agriculture intensive s’est arrêtée. 10 % seulement de la terre agricole allouée aux jardins individuels ont permis de fournir 90 % de la production agricole destinée à la consommation domestique. Ce sont ces jardins cultivés selon les principes de la permaculture qui ont sauvé la vie de millions de russes.

Frédéric Morin