Le général français Philippe Lavigne, du « Commandement allié Transformation » (Allied Command Transformation – ACT) de l’OTAN, supervise les recherches sur les nouvelles méthodes de propagande.

Son commandement dispose de 21 centres d’excellence dont un pour la propagande, le Centre d’excellence des communications stratégiques (STRATCOM) à Riga en Lettonie. Il a créé le Carrefour d’innovation de l’OTAN (iHub) sous la direction du Français, François du Cluzel, ancien professeur au Collège militaire interarmes de Coëtquidan. Il finance des recherches de la John Hopkins University et de l’Imperial College of London sur les capacités cognitives. Celles-ci portent sur l’ensemble du domaine cognitif avec des applications variées allant des soldats bioniques à la propagande de guerre.

L’idée générale de l’OTAN est d’ajouter aux cinq domaines d’intervention habituels (air, terre, mer, espace et cybernétique), un sixième : le cerveau humain. « Alors que les actions menées dans les cinq domaines sont exécutées afin d’avoir un effet sur le domaine humain, l’objectif de la guerre cognitive est de faire de chacun une arme », écrit François du Cluzel.

Ce document de l’OTAN de 45 pages, rédigé en novembre 2020, explique clairement comment manipuler neurologiquement, cognitivement, psychologiquement et émotionnellement l’homme. Il s’agit de déployer des moyens psychotroniques, assistés par intelligence artificielle, afin de pirater littéralement les cerveaux. C’est un nouveau type de neuro-propagande, fondé sur les sciences cognitives.

De telles méthodes forgent une pensée synthétique orientée à l’insu de la cible. Bien que prohibées et interdites par des traités internationaux, ces technologies sont développées en toute impunité à une échelle globale, grâce au support des smartphones par exemple. Les populations ignorantes de l’avancée de ces sciences sont des proies faciles qui peuvent être utilisées comme « armes de propagande participative » à leur insu.

Quelques extraits choisis :

« Les neurosciences et technologies (NeuroS/T) utilisent une variété de méthodes et de technologies pour évaluer et influencer les substrats neurologiques et les processus de cognition, d’émotion et de comportement. En général, les sciences du cerveau peuvent être de la recherche fondamentale ou appliquée. La recherche fondamentale se concentre sur l’acquisition de connaissances et approfondit la compréhension des structures et des fonctions du système nerveux sur une variété de niveaux en employant des méthodes des sciences physiques et naturelles. La recherche appliquée vise à développer des approches translationnelles directement utilisables pour comprendre et modifier la physiologie, la psychologie et/ou la pathologie des organismes cibles, y compris les humains. » (page 19)

« Les objectifs des neuro-armes dans la guerre peuvent être atteints en augmentant ou dégradant les fonctions du système nerveux, de manière à affecter l’activité et les capacités cognitives, émotionnelles et motrices. De nombreuses technologies peuvent être utilisées pour produire ces effets… » (page 21)

« Le domaine humain des opérations consiste à mettre en œuvre des stratégies ciblant les capacités cognitives des individus et/ou des communautés, avec un ensemble d’outils et technologies, notamment numériques. Ces opérations visent à influencer leur perception et altérer leurs capacités de raisonnement, gagnant ainsi le contrôle de leur prise de décision, de leur perception et des leviers comportementaux pour obtenir les effets souhaités. » (page 34)

Pour vous donner un aperçu général, nous traduisons ci-contre le sommaire de ce document rédigé en anglais :


L’avènement de la guerre cognitive

  • De la guerre de l’information à la guerre cognitive
  • Hacker l’individu
  • La confiance est la cible
  • Guerre cognitive : une propagande participative
  • Économie comportementale
  • Cyberpsychologie


Centralité du cerveau humain

  • Comprendre le cerveau est un enjeu majeur pour l’avenir
  • Les vulnérabilités du cerveau humain
  • Le rôle des émotions
  • La bataille de l’attention
  • Impacts à long terme de la technologie sur le cerveau
  • Les promesses des neurosciences


La militarisation de la science du cerveau

  • Progrès et viabilité des neurosciences et technologies
  • Utilisation militaire et renseignement de NeuroS/T
  • Armement direct de NeuroS/T
  • Neurodonnées
  • La neurobioéconomie


Vers un nouveau domaine opérationnel

  • Définition de la guerre cognitive russe et chinoise
  • Il s’agit des humains
  • Recommandations pour l’OTAN
  • Définition du domaine humain
  • Impact sur le développement de la guerre

Source : « Cognitive Wafare » téléchargeable sur reseauvoltaire.org

Morphéus n° 111 mai juin 2022 téléchargeable

ou disponible en format papier 5,00 € franco de port à adresser à
Morphéus – 8 place de l’Église – 44140 Aigrefeuille sur Maine

tél. : 06 60 39 85 38. pour commande groupée.