L’homme n’est pas un simple bricoleur ou inventeur autodidacte, ignorant les lois de l’interdit newtonien. Docteur ès sciences de l’Université de Manchester, professeur à l’Imperial College of Science and Technology de Londres, c’est l’une des plus hautes autorités mondiales en matière d’électromagnétisme. On le considère comme le père du moteur linéaire, un très grand progrès accompli dans ce domaine. Pourtant, il ouvre une voie concernant les recherches sur l’antigravité.
Le 8 novembre 1974, à Londres, devant le public du prestigieux Royal Institute, le professeur Eric Laithwaite a fait marcher la première machine gyroscopique à vaincre la pesanteur. La machine en elle-même est d’une extrême simplicité, et facilement reproductible, un moteur électrique, deux lourds rotors de laiton, une rampe hélicoïdale, le tout boulonné sur une planche de bois. Le tout est posé sur une balance. Elle pèse 20 livres à l’arrêt. Il met alors en route les rotors. L’engin commence à sursauter sur place. L’aiguille de la bascule oscille entre 20 et 15 livres. Autrement dit, la machine en marche, perd en moyenne, deux livres et demie. Elle a annulé plus de 10 % de son poids en dépit des lois de la mécanique classique qui est formelle : il ne peut y avoir d’action sans réaction.
Pourtant, le Pr Laithwaite ne remets pas en cause ces lois, il affirme : « Vous savez, je ne contredis pas du tout Newton ; je le complète. Tout ce qu’il a dit sur les corps « normaux » est exact. Mais, quand ces corps tournent rapidement sur eux-mêmes, c’est-à-dire : quand l’effet gyroscopique apparaît, il se passe autre chose ».
C’est quoi un gyroscope ?
Il est connu depuis 1810, utilisé par Léon Foucault en 1852 pour démontrer la rotation de la Terre. Une fois lancé, la direction de son axe ne change plus. Il est insensible aux mouvements de l’univers, de la Terre comme du Soleil et des étoiles. C’est même à cause de cette propriété qu’on l’utilise pour le guidage des engins spatiaux et des sous-marins nucléaires.
« Mais il y a encore autre chose dans le gyroscope », dit le Pr Laithwaite. La ficelle est embobinée, il la tire d’un coup sec, et le gyroscope se met à tourner à toute vitesse, avec un léger vrombissement. Comme une toupie. « Regardez bien », dit-il. Il pose une des extrémités de l’axe horizontal, sur une mini-tour Eiffel en plastique, lâche l’autre. Et le jouet tourne autour de la tour. Sans tomber. Soutenu par rien. « Maintenant, si j’accélère cette rotation, l’axe du gyroscope se redresse ».
Tout cela, ce sont des phénomènes connus. De nombreux physiciens et mathématiciens ont tenté de les mettre en équation à partir des lois de la mécanique classique. « Ils ne m’ont pas entièrement convaincu explique le professeur. Et c’est là toute mon invention. J’ai eu l’idée de partir de l’hypothèse, apparemment folle, qu’au contraire, dans ce cas, les lois de la mécanique classique étaient dépassées. Le gyroscope ne s’appuie pas sur la tour, même s’il en a l’air. Il monte tout seul. Il échappe provisoirement à la pesanteur ».
La machine de démonstration du Pr Laithwaite utilise deux gyroscopes. Quand ils sont en route, il accélère leur rotation à l’aide d’un moteur, électrique. Leurs axes ont tendance à se redresser. Il les en empêche en les bloquant grâce à un rail, solidaire du bâti.
Autrement dit, l’effet de non pesanteur, au lieu de concerner les seuls gyroscopes, s’exerce sur l’ensemble de la machine. Qui, de fait, sur la bascule, perd du poids.
« Il n’y a aucune raison, avec des gyroscopes suffisamment rapides et un moteur assez puissant, pour que le poids de l’appareil ne soit entièrement annulé, et même rendu négatif. Alors, l’engin s’élèvera en l’air. C’est un problème technologique de résistance et de légèreté des matériaux » affirme le Pr Laithwaite qui a mis au point une nouvelle mathématique gyroscopique pour étayer son hypothèse et mesurer l’intensité du phénomène.
Il compte commencer par fabriquer, un engin à trois gyroscopes pour éliminer à-coups et vibrations et obtenir une poussée continue. Quant aux applications, elles paraissent immenses. Il deviendrait envisageable de construire des voitures sans roues, qui glissent sur le sol, et des bateaux sans hélice.
L’information publique concernant « l’effet Laithwaite » semble en rester là. Du point de vue médiatique, cette expérience est presque anecdotique. Nous entendons déjà de zélés zététiciens murmurer qu’un éminent chercheur peut se tromper et que tout cela mène à une impasse.
Un éminent chercheur peut se tromper, c’est certain mais quand une dizaine d’éminents chercheurs lui emboîtent le pas, peut-on dire que tous sont dans l’erreur ?
Il y a en effet une suite à cette histoire qui ne fut jamais médiatisée, c’est l’histoire des brevets déposés après l’expérience de Laithwaite.
3 décembre 1974
Moins d’un mois après la démonstration du professeur Eric Laithwaite, un brevet français est déposé sous le n° 74 39529. Le déposant est Siritzky Alain résident en France. Son invention a pour titre « moteur gyroscopique ». Il en explique le principe ainsi : « L’invention a pour objet un moteur d’un type nouveau que l’on appellera ici, par commodité, moteur gyroscopique. On sait que la plupart des moteurs connus que l’on utilise pour mouvoir un véhicule fournissent une force ou un couple à organe qui prend appui sur le milieu ambiant pour déplacer le véhicule… On ne connaît, en pratique, que les moteurs qui mettent en jeu le phénomène de la réaction… induisant un important fluide expulsé en sens inverse à celui du mouvement du véhicule.
L’invention a pour but principal d’apporter un moteur d’un nouveau type qui ne nécessite aucun appui sur le milieu dans lequel baigne le véhicule et qui n’émet aucun flux quelconque de matière dont l’évacuation serait nécessaire hors du véhicule… »
Le brevet expose le schéma ci-contre. Il s’agit du modèle de Laithwaite mais amélioré.
20 janvier 1975
Alain Siritzky dépose un nouveau brevet sur le même principe. Le numéro de brevet est 75 01590 déposé à l’Institut National de la Propriété Industrielle de Paris. Il y expose un aménagement avec un système à électro-aimants. Le principe de base demeure fondé sur l’effet Laithwaite.
15 mai 1981
Le brevet britannique n°2 090 404A est déposé par Goeffrey Colin Russell. Il concerne un système à propulsion gyroscopique. Toujours sur le modèle de Laithwaite mais avec une élaboration et un perfectionnement très poussés.
12 septembre 1987
Deux inventeurs britanniques, Harold Aspen et Leonard Francis Holihan déposent la patente n° 2 209 832 A intitulée Gyroscopic Propulsion and Levitation. En clair, il s’agit d’une propulsion et d’un effet antigravifique gyroscopiques (ci-dessous).
24 juin 1988
Le brevet britannique n°2 207 753A est déposé par David Raymond Morgan. Il s’agit d’un véhicule soulevé par effet gyroscopique. Trois systèmes gyroscopiques sont utilisés pour ce modèle (ci-dessous).
8 août 1990
Le brevet international WO9102155A1 s’intitulant « Gyrostat Propulsion System » est déposé par Delroy Mortimer. Il s’agit, là encore, d’utiliser l’effet Laithwaite pour créer une force directionnelle utilisable, dans différents domaines (ci-dessous).
19 janvier 1999
La patente US n°5860317 est déposée par William Dawson et Eric Laithwaite en personne. Il s’agit d’un système de propulsion gyroscopique. L’inventeur a tenu ses promesses en développant son modèle expérimental.
Cet exposé ne peut se clore que sur la faisabilité d’un engin antigravifique utilisant « l’effet Laithwaite ». En disposant sur toute la périphérie d’un disque ces systèmes gyroscopiques et en orientant leur poussée vers le centre haut de l’engin, vous obtenez un engin antigravifique, c’est précisément le système de l’appareil de Ralph Ring, (ci-dessous).
Cet article a été réalisé par Gérard Pécoul et Frédéric Morin. Certains lecteurs souhaiteront avoir toutes les sources et des données complémentaires, c’est compréhensible. Morphéus a donc réalisé un CD-Rom intitulé « Antigravité et Engins Cosmiques » avec plus de 600 mégas de données franco-anglaises. Vous pouvez le commander aux éditions Morphéus en cliquant sur le lien ci-dessus.